La forêt française

La forêt française représente près de 31% du territoire et s’étend sur près de 17 millions d’hectares, soit deux fois plus qu’il y a 200 ans. Les forêts abritent une riche biodiversité,  améliorent la qualité de l’eau et de l’air, fournissent du bois et de l’énergie, et stockent du carbone.

Composition de la forêt française

La forêt française est exceptionnelle. Quatrième surface boisée de l’Europe, elle s’étend sur des territoires très variés, permettant d’avoir la forêt la plus diversifiée. On y compte 64% de feuillus, parmi lesquels le chêne est le plus présent (chêne pédonculé, chêne sessile, chêne vert, chêne pubescent) puisqu’il représente 27% du volume de bois. En outre ce chêne français est particulièrement réputé et recherché, notamment pour la tonnellerie. Diversité d’essences est synonyme de diversité d’usages : le parquet, la charpente, la menuiserie, la marqueterie, les palettes, les emballages, le papier, les agglomérés, le bois de chauffage, le bois énergie… Les débouchés sont nombreux. 98% des tiges la composant ont un diamètre inférieur à 50 cm, et cependant le volume moyen par hectare est élevé, avec 170 m³, particulièrement dans les forêts publiques et dans l’est de la France. Enfin c’est une forêt saine, avec 2% des arbres présentant une détérioration de leur houppier.

Exploitation de la forêt française

Le stock de bois dans les forêts a progressé de 60% sur les 40 dernières années. La production biologique de la forêt, c’est à dire la croissance des arbres, est de 91,5 millions de mètres cubes par an, et les prélèvements moyens sont de 46,4 millions de mètres cubes, soit 51% de l’ accroissement naturel du stock. Les chênes représentent 15% des prélèvements alors qu’ils composent 27% des volumes. L’essence la plus prélevée, et donc la plus replantée aussi (les replantations étant obligatoires) est le pin maritime, tout particulièrement dans les Landes. Il n’existe plus en France de forêts primaires, toutes ont été remaniées par l’Homme. Cependant, les forêts naturelles, c’est à dire celles qui se sont réinstallées naturellement, sont nombreuses. En France, toute forêt de plus de 20 hectares fait l’objet d’un plan simple de gestion agréé par une agence de l’Etat, qui permet d’assurer l’exploitation des forêts et ainsi fournir l’industrie du bois (plutôt que de l’importer), mais de manière raisonnée. France Valley a pour pratique de faire certifier PEFC toutes ses forêts (Program for the Endorsement of Forest Certification).
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La filière bois en France

9 Milliards d’euros de chiffre d’affaires, 440.000 emplois directs ou indirects (c’est à dire plus que l’automobile ou l’aérospacial), la filière forêt-bois en France est importante. Elle est aussi en difficulté : la construction en bois, premier vecteur probable de croissance, est réalisée à partir de résineux. Or, la forêt française est feuillue à 64%. Même si les sciages réalisés en France sont majoritairement résineux, le bois construction est largement importé, un peu du Canada, beaucoup de Finlande, d’Allemagne ou de Belgique. Le chêne est lui parfois exporté, notamment vers la Chine, car il est peu utilisé dans la construction car trop cher (prix qui s’explique par le fait qu’il faut 4 générations au moins pour faire un chêne mature), et l’industrie du meuble s’est largement délocalisée. Ainsi disparaissent de nombreuses scieries, tous les ans en France, la balance commerciale de la filière bois est déficitaire, alors que la forêt française est sous-exploitée. Dans cet ensemble, les Groupements Forestiers concourent, modestement, à la résilience de cette filière, d’autant plus qu’ils auront pour stratégie de mettre en valeur des forêts de qualité, productives et durables.

Comment France Valley choisit et évalue une forêt ?

Essences

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Recherche d’essences ayant un débouché (merrains, parquets, ameublement, construction, agglomérés, bois énergie…), essences implantées ou implantables adaptées aux sols et au climat.

Sols

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C’est l’élément le plus important. La nature des sols détermine la capacité à construire une forêt. C’est le capital productif. La richesse minérale, l’acidité, la capacité à filtrer ou stocker l’eau, leur profondeur avant la roche-mère, la nature de cette roche-mère, permettront de savoir si les peuplements en place sont en station et ont des chances d’être de qualité. Une mesure simple pour le savoir : regardez la hauteur des arbres, car plus ils sont élevés, meilleurs sont les sols.

Climats

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L’historique de pluviométrie permet de vérifier que les essences en place bénéficieront d’assez d’eau. La pluviométrie annuelle moyenne en France est de l’ordre de 600 millimètres, mais on peut trouver beaucoup plus par exemple dans le centre de la Bretagne, et de manière générale en altitude. La régularité des précipitations, sans grand trou pendant l’été, est également importante. Le climat c’est aussi les températures l’hiver et l’été, qui varieront au gré des influences continentales, océaniques et montagnardes de chaque station. L’exposition de la forêt, en cas de pente, déterminera également l’ambiance forestière.

Le réchauffement climatique est une donnée intégrée dans l’analyse d’une forêt. Si par exemple aujourd’hui le chêne pédonculé est “en station” dans le département de la Vienne, il sera opportun de renouveler les peuplements en choisissant plutôt le chêne sessile, plus frugal en eau.

Volume

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Sans que cela puisse être considéré comme une règle, on constate souvent que dans les forêts de production la valeur du bois sur pied représente environ 75% de la valeur économique totale de la forêt. C’est la valeur de la récolte possible dans la forêt. Pour déterminer ce volume, il sera possible de faire un inventaire pied à pied des tiges de plus de 30 cm de diamètre. Il est également possible de faire un inventaire statistique, à partir de plusieurs relevés réalisés en nombre suffisant dans la forêt. Chaque arbre compté aura un diamètre, une hauteur d’exploitation (avant les branchages) et un facteur de conicité, qui permettra de déterminer son volume. Une fois déterminé le volume de bois d’œuvre, on évaluera le volume des houppiers et du taillis (bois de feu et bois énergie).

Qualité

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Un seul arbre aura plusieurs usages. Les premiers mètres du tronc, jusqu’aux premiers branchages importants, seront utilisés en bois d’œuvre. Il s’agit de la grume. Plus elle sera longue, plus on aura de bois d’œuvre. Plus cette grume sera rectiligne, moins elle aura de défauts (vrille, gourmands, gélivures, brogne), plus elle sera recherchée. Les plus beaux spécimens iront en tonnellerie, parfois en menuiserie. Puis en montant dans la grume, elle partira en parquets, en charpentes, en palettes puis en trituration pour faire de l’aggloméré ou du carton et du papier. Le houppier permettra de faire du bois de feu, du bois énergie, qui sera parfois vendu séparément de la grume. Tous ces éléments qualitatifs sont appréciés pour déterminer la valeur du bois sur pied.

Maturité

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Une forêt est rarement quelque chose d’uniforme. On y trouve des peuplements qui seront souvent d’âges différents. Lors de la visite d’une forêt, on pourra donc se demander quel programme d’exploitation sera appliqué à chaque parcelle forestière, donc quels revenus pourraient être perçus et quels investissements devraient être réalisés, selon la maturité de la forêt, selon les exploitations déjà réalisées. Il faudra soit respecter le Plan Simple de Gestion qui a cours (obligatoire pour toute forêt de plus de 20 hectares), soit en faire agréer un nouveau. Pour obtenir des revenus aussi réguliers que possible, il sera intéressant de diversifier les maturités, ce qu’un Groupement Forestier peut faire, avec plusieurs forêts. Lors de leur évaluation, les peuplements matures seront retenus pour leur valeur de consommation immédiate, et on retiendra la valeur future actualisée des peuplements plus jeunes, le taux d’actualisation retenu déterminant le rendement espéré de l’opération.

Accès

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Une belle forêt, riche en bois mature pouvant apporter des revenus immédiats c’est très bien, mais s’il n’est pas possible d’aller chercher ces bois, c’est inutile. Les moyens d’accès à cette forêt la proximité des grands axes, mais aussi les moyens de circulation au sein de la forêt (densité et qualité des chemins) sont déterminants. Dans les forêts de montagne on regardera plus particulièrement les pentes, qui peuvent augmenter le coût d’exploitation des bois.

Foncier

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La valeur foncière nue dépend de la qualité des sols, mais aussi de la configuration et de la situation de la forêt. Une grande surface d’un seul tenant, sans routes ou chemins communaux, à proximité de grands axes et de zones d’habitations denses aura évidemment plus de valeur qu’une petite forêt morcelée et éloignée de tout.

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