
La forêt française
La forêt française représente près de 31% du territoire et s’étend sur près de 17 millions d’hectares, soit deux fois plus qu’il y a 200 ans. Les forêts abritent une riche biodiversité, améliorent la qualité de l’eau et de l’air, fournissent du bois et de l’énergie, et stockent du carbone.

Composition de la forêt française

Exploitation de la forêt française

La filière bois en France

Comment France Valley choisit et évalue une forêt ?
Essences
Recherche d’essences ayant un débouché (merrains, parquets, ameublement, construction, agglomérés, bois énergie…), essences implantées ou implantables adaptées aux sols et au climat.
Sols
C’est l’élément le plus important. La nature des sols détermine la capacité à construire une forêt. C’est le capital productif. La richesse minérale, l’acidité, la capacité à filtrer ou stocker l’eau, leur profondeur avant la roche-mère, la nature de cette roche-mère, permettront de savoir si les peuplements en place sont en station et ont des chances d’être de qualité. Une mesure simple pour le savoir : regardez la hauteur des arbres, car plus ils sont élevés, meilleurs sont les sols.
Climats
L’historique de pluviométrie permet de vérifier que les essences en place bénéficieront d’assez d’eau. La pluviométrie annuelle moyenne en France est de l’ordre de 600 millimètres, mais on peut trouver beaucoup plus par exemple dans le centre de la Bretagne, et de manière générale en altitude. La régularité des précipitations, sans grand trou pendant l’été, est également importante. Le climat c’est aussi les températures l’hiver et l’été, qui varieront au gré des influences continentales, océaniques et montagnardes de chaque station. L’exposition de la forêt, en cas de pente, déterminera également l’ambiance forestière.
Le réchauffement climatique est une donnée intégrée dans l’analyse d’une forêt. Si par exemple aujourd’hui le chêne pédonculé est “en station” dans le département de la Vienne, il sera opportun de renouveler les peuplements en choisissant plutôt le chêne sessile, plus frugal en eau.
Volume
Sans que cela puisse être considéré comme une règle, on constate souvent que dans les forêts de production la valeur du bois sur pied représente environ 75% de la valeur économique totale de la forêt. C’est la valeur de la récolte possible dans la forêt. Pour déterminer ce volume, il sera possible de faire un inventaire pied à pied des tiges de plus de 30 cm de diamètre. Il est également possible de faire un inventaire statistique, à partir de plusieurs relevés réalisés en nombre suffisant dans la forêt. Chaque arbre compté aura un diamètre, une hauteur d’exploitation (avant les branchages) et un facteur de conicité, qui permettra de déterminer son volume. Une fois déterminé le volume de bois d’œuvre, on évaluera le volume des houppiers et du taillis (bois de feu et bois énergie).
Qualité
Un seul arbre aura plusieurs usages. Les premiers mètres du tronc, jusqu’aux premiers branchages importants, seront utilisés en bois d’œuvre. Il s’agit de la grume. Plus elle sera longue, plus on aura de bois d’œuvre. Plus cette grume sera rectiligne, moins elle aura de défauts (vrille, gourmands, gélivures, brogne), plus elle sera recherchée. Les plus beaux spécimens iront en tonnellerie, parfois en menuiserie. Puis en montant dans la grume, elle partira en parquets, en charpentes, en palettes puis en trituration pour faire de l’aggloméré ou du carton et du papier. Le houppier permettra de faire du bois de feu, du bois énergie, qui sera parfois vendu séparément de la grume. Tous ces éléments qualitatifs sont appréciés pour déterminer la valeur du bois sur pied.
Maturité
Une forêt est rarement quelque chose d’uniforme. On y trouve des peuplements qui seront souvent d’âges différents. Lors de la visite d’une forêt, on pourra donc se demander quel programme d’exploitation sera appliqué à chaque parcelle forestière, donc quels revenus pourraient être perçus et quels investissements devraient être réalisés, selon la maturité de la forêt, selon les exploitations déjà réalisées. Il faudra soit respecter le Plan Simple de Gestion qui a cours (obligatoire pour toute forêt de plus de 25 hectares), soit en faire agréer un nouveau. Pour obtenir des revenus aussi réguliers que possible, il sera intéressant de diversifier les maturités, ce qu’un Groupement Forestier peut faire, avec plusieurs forêts. Lors de leur évaluation, les peuplements matures seront retenus pour leur valeur de consommation immédiate, et on retiendra la valeur future actualisée des peuplements plus jeunes, le taux d’actualisation retenu déterminant le rendement espéré de l’opération.
Accès
Une belle forêt, riche en bois mature pouvant apporter des revenus immédiats c’est très bien, mais s’il n’est pas possible d’aller chercher ces bois, c’est inutile. Les moyens d’accès à cette forêt la proximité des grands axes, mais aussi les moyens de circulation au sein de la forêt (densité et qualité des chemins) sont déterminants. Dans les forêts de montagne on regardera plus particulièrement les pentes, qui peuvent augmenter le coût d’exploitation des bois.
Foncier
La valeur foncière nue dépend de la qualité des sols, mais aussi de la configuration et de la situation de la forêt. Une grande surface d’un seul tenant, sans routes ou chemins communaux, à proximité de grands axes et de zones d’habitations denses aura évidemment plus de valeur qu’une petite forêt morcelée et éloignée de tout.